Chapelle Saint-Jacques du Bourg-Neuf
Il n'y a aucune vraisemblance à situer au Bourg-Neuf le siège primitif de la paroisse : le nom lui-même s'inscrit en faux. Peut-être n'est-il que la transposition du mot breton "porh" qui signifie "manoir à cour fermée". Il y avait en effet à peu de distance un manoir dénommé "Bourg-Neuf". La chapelle Saint-Jacques devait plus ou moins en dépendre.
Elle était le siège d'une chapellenie, mentionnée déjà en 1516 et qui dura jusqu'à la Révolution. Sa dotation était si importante qu'on la qualifiat parfois de prieuré. Son titulaire prélevait, en effet, sur certains quarties, une dîme affermée en 1700 pour 290 livres. En 1760, il bénéficiait d'un revenu total de 484 livres et, après la nationalisation des biens du clergé, le Directoire de Pontivy lui accorda en compensation une pension de 360 livres. C'est dans cette chapelle que fut célébré en 1729 le mariage du sieur Marin de Moncan avec Jean-Marie de Coetloury, dame de Brequigny.
Elle a donné lieu à bien des confusions pour être passée sous le patronage de sainte Anne à la faveur du voisinage des deux fêtes. Rosenzweig décrit à Moréac sans la situer une antique chapelle de Sainte-Anne. Luco mentionne deux chapelles, l'une de Saint-Jacques au Bourg-Neuf et l'autre de Sainte-Anne qu'il ne sait où placer. Pour Le Mené, la chapelle Saint-Jacques a été démolie et il retient, sous le nom de Sainte-Anne, celle qui avait été décrite par Rosenzweig.
Or, le cahier de paroisse signale que, le 30 juillet 1905, le recteur Videlo se rendit avec la procession du bourg à la chapelle du Bourg-Neuf où se célèbre le pardon de Sainte-Anne, preuve que les chapelles de Saint-Jacques et Sainte-Anne, en réalité, ne faisaient qu'une. Et Gilles note de son côté : "Voici la vieille chapelle du Bourg-Neuf, ancien prieuré du vocable de Saint-Jacques... M. Le Mené écrivait, en 1896, qu'elle n'existait plus : c'est une erreur, je l'ai encore visitée, le 16 mai 1912. Elle est dédiée à Sainte-Anne." Et il ajoute : "J'y ai remarqué Notre-Dame des Fleurs et saint Bieuzy après lequel jappe un chaien : Bieuzy était invoqué contre la rage. Au fond de la nef se trouve relégué un panneau représentant saint Ivy en pied, mitré et crossé : ce tableau provient de l'ancienne chapelle dédiée à ce saint. On aurait pu lui réserver une place dans le nouvel édifice.
Depuis, la chapelle Saint-Jacques-Sainte-Anne a disparu et la statue de sainte Anne aurait été transportée dans la chapelle Saint-Ivy. Une croix de ciment marque son emplacement comme á la Vraie-Croix de Locminé.
Extrait de "Eglises et Chapelles du Pays de Locminé" du chanoine Joseph Danigo (UMIVEM, 1991)