Chapelle Saint-Ivy

Chapelle Saint-IvyActuellement, on la dénomme Saint-Ivy, mais, sous l'ancien régime, on disait régulièrement Saint-Divy. La confusion est d'autant plus facile que saint Ivy a donné son nom á la ville de Pontivy. Ces deux saints bretons sont originaires du Pays de Galles où saint Dewi a vécu au 6e et dont il est devenu le patron, fêté le 1er mars. Quant à saint Ivy, il aurait émigré en Armorique vers la fin de 7e et y serait mort un 6 octobre.

Elle a des origines très anciennes. Au milieu du 19e, Rosenzweig lui reconnaissait des fenêtres romanes, mais elle avait été remaniée au 16e, comme l'attestait une inscription gothique: JEHAN LE LEAYEC FIST LE BOYS DE CESTE CHAPELLE EN LAN MVccXL t(ET) V (1545).

A la fin du 19e, l'antique chapelle menaçait ruine et pour ne pas s'exposer à une restauration onéreuse qui ne durerait qu'un temps, le conseil de fabrique, dans sa séance du 4 juillet 1886, décida de la reconstruire de fond en comble. Jusque-là, elle s'élevait dans un vallon marécageux. Plutôt que de la rebâtir sur place, on choisit de l'établir au sommet d'une colline du voisinage. Comme on hésitait entre l'est et l'ouest, le recteur fit observer qu'à l'est, trois chapelles se situeraient aux environs de la même route, alors que l'autre secteur se trouvait déjà défavorisé. On opta donc pour la hauteur où s'élève actuellement la chapelle.

On procéda à l'échange des terrains et le frère Théodule, directeur de la maison des Frères de Pontivy, dressa un plan. Les travaux commencèrent en mars 1887 et, malgré un différend avec l'entrepreneur, ils étaient achevés dès l'année suivante. La nouvelle chapelle fut bénite par l'abbé Joachim La Bras, le 2e dimanche d'août 1888, à la satisfaction des paroissiens qui avaient contribué à l'ouvrage par leurs charrois et leurs dons en nature et en espèces.

La fontaine resta dans le vallon. On y baignait les enfants souffrant de coliques. Le saint avait aussi la réputation, surtout dans les paroisses voisines du pays gallo, de délivrer les malades dont l'agonie se prolongeait. Neuf personnes se rendaient à la chapelle pour prier le saint d'accorder au patient soit la guérison, soit une prompte mort.

Quant on va à Saint-Ivy,
C'est pour la mort ou pour la vie...

Extrait de "Eglises et Chapelles du Pays de Locminé" du chanoine Joseph Danigo (UMIVEM, 1991)