Chapelle Notre-Dame de la Fosse
Jusqu'au 19e, La Chapelle-Neuve dépendait de Plumelin. Elle devait son nom et son importance à une chapelle construite ou reconstruite au 16e en l'honneur de Notre-Dame de la Fosse.
C'était un lieu de pèlerinage très fréquenté où les mamans conduisaient leurs enfants pour els mettre sous la protection de la Vierge et demander qu'ils soient préservés ou guéris de la fièvre. Un acte de 1667 mentionne que Renée Rabinard, dame du Roscoet en Moréac, décéda dans sa maison du Clainchamp en Plumelin, "en revenant du pèlerinage de Notre-Dame de la Fosse". La chapelle était le siège d'une confrérie du Saint-Sacrement gratifiée d'indulgences en 1613 par le pape Paul V et, à ce titre, elle jouissait du privilège de la sainte réserve. Sans avoir la qualité d'église tréviale, elle bénéficiait de la présence à demeure d'un prêtre qui y célébrait les enterrements et même parfois les mariages.
Un cantique breton daté de 1749 vante les mérites de la Chapelle Neuve. On y vient de Camors, de Baud, de Pluméliau, de Guéméné, de Remungol, de Naizin, de Locminé et de Grandchamp. De loin, sa haute tour avertit le peuple fidèle d'adorer humblement, en premier lieu, Jésus-Christ dans le Saint-Sacrement. Il énumère les indulgences accordées par le pape et les conditions à remplir pour les mériter : visite à la chapelle, confession, communion, prières pour le pape, le roi et les princes. Il signale que chaque samedi, l'office, la procession et la grand-messe sont célébrés aux intentions des membres de la confrérie et, pour conclure, invite els fidèles à mettre leur confiance dans la vierge Marie.
A la chapelle se desservait la chapellenie de Notre-Dame, dite aussi de Kerguh, parce qu'elle avait été fondée en 1710 par les sieurs de ce lieu ou encore de Clestephan, du nom du village où se trouvait la métairie qui constituait sa dotation. En 1791, ses revenus étaient évalués à 100 livres et ses biens furent vendus nationalement pour 2 400 livres.
Dès 1790, "les citoyens circonvoisins de Notre-Dame de la Fosse" signèrent une pétition en faveur de l'érection d'une nouvelle paroisse dont elle serait le centre. Ils faisaient valoir que "la chapelle était vaste et solidement bâtie en pierre de grain ainsi que la tour qui était un des plus beaux édifices du canton ; elle était bien ornée et suffisamment garnie de livres, croix, lampes, encensoirs, cloches et de tous les autres ornements et vases nécessaires ; elle disposait de plusieurs propriétés contiguës sur lesquelles on pouvait établir un cimetière ; elle possédait en outre unpresbytère et il y avait en casse un peu d'argent pour faire faire des fonts-baptismaux".
Cette requête n'obtiendra satisfaction qu'à la faveur de la circonscription paroissiale établie à la suite du concordat de 1802.
La Chapelle-Neuve retourvera son indépendance religieuse quarante ans plus tard, le 18 octobre 1848, et sera érigée en commune le 15 juin 1867. On peut considérer que la chapelle devenue église Notre-Dame de la Fosse date du premier quart du 16e.
Extrait de "Eglises et Chapelles du Pays de Locminé" du chanoine Joseph Danigo (UMIVEM, 1991)