Chapelle Saint-Cado
On trouve mention du bourg de Noala dès le 5e siècle. Ce nom viendrait du mot gaulois Novialon et signifierait "terre venant d'être défrichée". Cette paroisse fut la plus vaste des cinquante paroisses du diocèse de Vannes dès le 11e siècle et fit partie de la seigneurie des Rohan de 1116 à 1790. Le bourg tel que l'on le découvre aujourd'hui ne s'est installé là qu'au 15e siècle. Auparavant il se serait trouvé auprès de la chapelle Sainte-Noyale à quelques kilomètres de là. Sans doute l'humidité du petit vallon aurait-t-elle poussé les habitants à s'installer sur une colline.
La chapelle fut restaurée à différentes époques. Les derniers de ces travaux datent de 1975. Une campagne de restauration consolida les lambris et leur redonna un peu plus de lisibilité.
Un pardon a lieu le dernier dimanche de juin à Sainte-Noyale. Jusqu'en 1909, ce pardon avait lieu à la Saint-Jean-Baptiste le 24 juin. A cette occasion, un ange miniature descendait du clocher portant un cierge pour allumer un feu de joie.
Après la cérémonie, le recteur avait habitude de procéder à la bénédiction de chevaux. En 1955, on vit même des véhicules automobiles se mêler à la procession et recevoir cette bénédiction.
La décoration la plus étonnante de la chapelle Sainte-Noyale sont les lambris peints qui couvrent la totalité de la voûte de la nef, du transept et du choeur.
Cet ensemble date des années 1680-1700. Les auteurs de ces peintures se sont inspirés de gravures d'ornemanistes célèbres du siècle de Louis XIV : Jean Berain (1640-1711), Jean Le Pautre (1618-1682) ou encore Jean Marot (1619-1679). Si les peintres de Sainte-Noyale sont restés inconnus, il semblerait qu'ils aient travaillé dans d'autres lieux aux alentours.
Dans la nef, se lit l'histoire de sainte-Noyale. Des passages de la vie du Christ et de la Vierge sont peints dans les bras du transept et dans le choeur. A la croisée du transept, inscrites dans des compartiments triangulaires, huit saintes ont été représentées.
La légende de sainte Noyale
Noyale était la fille d'un roi de Cambrie (nord-ouest de l'Angleterre) et aurait vécu au VIème siècle de notre ère. Elle désirait vouer sa vie à Dieu. Mais son père la destinait au mariage. Elle eut beau insister, il ne se détourna pas de son projet. Elle se résolut alors à fuir son pays pour se faire ermite. Comme beaucoup de saints d'Angleterre et d'Irlande, elle choisit la Bretagne.
Vers l'âge de vingt ans, elle partit donc pour la Bretagne accompagnée de sa fidèle servante. A l'instar de nombreux saints bretons venus d'outre Manche, elles traversèrent la mer sur une curieuse embarcation : une branche d'arbre. Arrivées à l'embouchure du Blavet, elles le remontèrent à la recherche d'un ermitage.
Non loin de Bignan, au village de Bezo, un tyran local nommé Nizan, s'éprit de Noyale et décida d'en faire son épouse. C'était sans compter sur son inébranlable volonté de ne se consacrer qu'à Dieu. Et elle opposa un net refus. Nizan, fou de colère, la fit décapiter sur-le-champ.
C'est à ce moment qu'eut lieu le miracle : Noyale prit sa tête entre ses mains et poursuivit sa quête d'un lieu de repos. Accompagnée de sa fidèle servante, elle arriva à Hemborh où elles entendirent une femme blasphémer. Et décida de continuer à chercher un endroit calme.
Au bourg de Noyal, elles assistèrent à une dispute et continuèrent donc leur route. Quelques kilomètres plus loin, elles prirent un peu de repos. Trois gouttes de sang tombées de la tête coupée firent alors jaillir trois fontaines. Sainte Noyale planta en terre son bâton qui aussitôt se transforma en aubépine, tandis que la quenouille de sa servante se changeait en hêtre.
Après avoir prié et dormi, les deux femmes reprirent leur route pour finalement faire halte quelques kilomètres plus loin. Sainte Noyale décida que c'était ici, en ce calme vallon qu'elle allait reposer. Elle s'allongea donc et rendit l'âme en paix.
(Pour plus de détails, voir le site très complet de P.-L.
Constantin, La chapelle
Sainte-Noyale)