Chapelle de la Vraie-Croix

"La chapelle de la Vraie-Croix desservait la frairie de Tréhoret, déjá constituée en 1560 et qui était le secteur rural de Locminé sous le fief de Kerleuiné. Un prêtre de la paroisse y célébrait la messe, les dimenches, vendredis et jours de fêtes. En retour, il bénéficiait de la jouissance d'une métairie à Kermapaudrun et d'un maison près de la chapelle.

Celle-ci tirait son nom d'une relique de la Vraie-Croix qu'on y vénérait et qui fut arrachée à son écri d'argent, au cours de la Révolution, mais recueillie par dom Jacques Leuiné, vicaire à Moustoirac, originaire de la Vraie-Croix. La relique se trouve désormais incorporée à une petite croix d'argent utilisée pour els exercices du chemin de la croix dans l'église paroissiale.

Après la Révolution, le service religieux fut autorisé dans la chapelle, dès le 23 fructidor de l'an X (10 septembre 1802) et elle reçut une nouvelle cloche, bénite le 8 septembre 1808. Mais au cours du 19e, le pardon déclina et le curé de Locminé le déclarait agonisant, en 1911. "Ce ne sera plus la peine d'y chanter la grand-messe pour les quelques enfants qui s'y rendent."

Dès lors on ne s'étonne plus que la chapelle aille en se délabrant. Le curé Le Naviel la visita en 1934. La toiture était en lambeaux et le mur du côté de la route menaçait de s'écrouler. Préoccupé de la restauration des écoles paroissiales, il n'envisageait pas de la réparer. "Elle ne dit rien au point de vue de son architecture et son utilité est assez problématique". L'arrêt de mort fur prononcé dès l'année suivante par la municipalité propriétaire des lieux. Le curé fit enlever le retable, le crucifix, les boiseries, un tableau et la cloche. La chapelle fut détruit en février 1937.

On ne la connaît plus que par une carte postale. On aperçoit sur la photo la fontaine qui ne semble pas être antérieure au 19e siècle. On peut la voir désormais, en ville, dans le petit square crée sur l'emplacemet de l'ancienne gare routière.

Dès la démolition de la chapelle, le chanoine Le Naviel entreprit d'en fixer le souvenir par une croix."

Extrait de "Eglises et Chapelles du Pays de Locminé" du chanoine Joseph Danigo (UMIVEM, 1991)