Chapelle de la Trinité (disparue)

Chapelle de la TrinitéSituée au bourg cette chapelle s'appelait auparavant chapelle Sainte-Brigide, car dédiée à la grande sainte irlandaise contemporaine et conseillère de saint Gildas. Ce premier édifice aurait été bâti vers le XIIè siècle. On en trouvait encore mention vers 1500.

Le titre de la Trinité apparaît pour la première fois en 1668. Elle servait alors de lieu de sépulture pour els enfants en même temps que la chapelle Sainte-Marguerite. Elle fut reconstruite au 18e siècle. Une fenêtre portait la date de 1710. En 1752, la chute de la cloche blessa mortellement un paroissien de Plumelin. En 1784, elle fut mise à la disposition de la Congrégation des hommes dont les membres fondateurs se nommaient Blanchard, Even, Richard, fohanno, Caradec, le père d'Ambroise, future président du tribunal de Vannes et d'Albert, avocat à Vannes. A cette occasion, le comte de Coet-en-fau fournit les bois nécessaires au renouvellement du maître-autel et des lambris du choeur.

Pendant la Révolution, la chapelle est fermée et sert de magasin de fourrage ou à l'hébergement des troupes de passage. Réaffectée au culte catholique un peu plus tard, puis transformée en classe d'école en mai 1803, la chapelle est alors consolidée puis réparée. Puis elle est restituée à la fabrique paroissiale en 1806 et utilisée deux à trois fois par an seulement pour le culte.

Aussi, en 1892, la municipalité envisageait-elle de la désaffecter pour en faire un marché aux grains, ce qui n'alla pas sans soulever des protestations. C'est en vain que le maire tenta de faire valoir qu'elle n'avait aucun style, ne servait plus au culte et qu'elle était parfois utilisée comme salle de théâtre "par certaines troupes grotesques qui venaient y singer La Pastorale et la Passion du Christ." Le préfet estima que seuls les tribunaux étaient habilités à trancher la question de propriété entre la fabrique et la commune et els choses en restèrent là.

Avec la loi de la séparation, la chapelle fut dévolue à la commune et, en 1913, la municipalité réclamait sa démolition, cette fois, en raison de son état de vétusté. "Le clocher semble avoir pris une inclinaison inquiétante pour la sécurité des passants" et elle ajoutait : "La disparition de cet immeuble agrandirait singulièrement et embellirait encore notre Saint-Sauveur ou place de la République". le clergé ne semble pas avoir fait objection, mais la guerre éclata et le gouvernement décréta de surseoir à toute nouvelle désaffectation d'édifices religieux jusqu'à la fin des hostilités. Cependant, l'état de la chapelle ne cessait d'empirer. En 1916, les pluies entraînèrent l'éboulement d'un mur et, le 3 novembre, l'effondrement de la toiture. Pour éviter les accidents, il fallut pourvoir à sa démolition.

Extrait de "Eglises et Chapelles du Pays de Locminé" du chanoine Joseph Danigo (UMIVEM, 1991)