Chapelle Notre-Dame de Bethléem

La chapelle a été dédiée par un chevalier revenu de Croisade.

Une charte de 1163 du pape Alexandre III confirme la fondation de l'abbaye de la Madeleine de Geneston (située également en Loire-Atlantique) et des biens dont elle dispose. Il y est ainsi fait mention de sancti Johanni de Boisel (Saint Jean de Boiseau), de son église et des droits sur quelques terres voisines. Un premier édifice y fut érigé sur l'une d'elles au cours du XII° siècle par la famille Goya qui deviendra Gohaud puis Goheau. Le lieu où il fut construit était une combe qui abritait une fontaine naturelle (une source vive jaillissait de cet endroit). Appelée Bétélian, cette terre était considérée comme un lieu sacré.

Un des derniers représentants de cette famille, Jehan (abbé de Geneston depuis 1483 et décédé en 1509) christianisa le nom du lieu qui devint ainsi Bethléem et agrandit sur le terrain offert par ses ancêtres ce premier édifice où ses armes figurent au double titre de fondateur et de supérieur.

Ce lieu deviendra très vite un site renommé pour les processions qui s'y déroulent, la première connue remonte en effet à ... 1486. La plus importante est celle du mardi de Pâques.

Au siècle dernier Stéphane de La Nicollière, historien nantais, écrivait (propos tenus par un habitant de la commune) :« Il venait beaucoup de monde de partout et de bien plus loin que la France prier la bonne Vierge de les guérir ... » après avoir affirmé solennellement, le chapeau à la main, signe d'une grande vénération pour ces lieux : « Oh dame, oui, nous en sommes fiers et j'ai bien souvent entendu répéter qu'il faudrait faire fameusement du chemin pour trouver sa pareille quand elle était entière et que tous ses petits clochers étaient encore debout » et de conclure avec force : « C'est que Saint Pierre de Nantes ne la vaut pas allez !… Oh, non, qui ne la vaut pas pour sûr !».

L'appellation de Bétélian (Béthel : pierre ou lieu sacré) indique qu'il existait un culte druidique christianisé par la suite sous le vocable de Bethléem. Un lieu qui a inspiré la crainte.

Le 6 janvier 1903, Simon Porchet, maire de la commune se rend au Pellerin, porteur d'espèces. Il est attaqué et blessé par balle. On n'a jamais retrouvé son agresseur ...Situé au fond d'une combe, les gens appréhendaient la nuit, de passer en ces lieux et l'agression dont fut victime M. Porchet a favorisé ce climat de peur. Voici un extrait de la correspondance d'un habitant de la Briandière relatant les faits : « Tu n'as sans doute pas entendu parler de l'accident qui est arrivé hier à St Jean le père Simon Porchet le maire qui s'en allait prendre l'abeille au Pellerin à 6 heures et demie du matin il y avait une foire à Nantes il emportait avec lui une somme de dix mil francs pour payer ses fermes en arrivant à Betléem il a reçu un coup de révolver le coup lui a arriver dans la figure et dans la tête il à le nez percé en plusieurs en droit on na dit quil avait reçu des balles dans la tête que le médecin le pouvait lui retiré je ne te donne pas ca comme certain, il n'a pas été volé il a crié au voleur à l'assassin et on entendait au loin qu';elle un qui marchait sans dout le voleur à eu peur et le père Porchet à pu sen revenir chez lui tout couvert de sang on pouvait bien le suivre à la trace ainsi tu vois qu'il ne fait pas bon dire que l'on voyage avec de l'argent je ne crois pas que le coup sera d'après ce que j'ai entendu dire ».

Il existe aussi une belle légende qui a pour toile de fond cette chapelle.

Sur les travaux de restauration au fil du temps, voir le merveilleux site consacré à Saint-Jean-de-Boiseau dont le texte de cette page est issu.