Chapelle Notre-Dame de Toutes Aides

Reconstruite en 1610, elle a été fondée au 11e selon une légende. En 1087, le duc de Bretagne épouse la princesse constance de Normandie, fille de Guillaume le Conquérant. Seule dans son château de Nantes, elle est en danger. Elle implore la Vierge et lui promet de faire ériger une chapelle si elle l'a protège.

Une statue de la Vierge a été sauvée à la Révolution Française. Le chanoine Cahour raconte le récit d'un témoin :

« C'était en 1795, un dimanche soir, des soldats, armés de haches et de fusils, se présentèrent chez mon père, le sacristain Neveu ; avec des menaces, ils exigèrent de lui qu'il leur remette les clefs de la chapelle ; il fallut bien leur obéir. Ils entrèrent, ajoute le témoin qui n'était alors qu'une petite fille, par la porte qui faisait face à la demeure de ma famille. Bientôt on entendit des coups et un vacarme épouvantable venant de la chapelle. […] Les Bleus avaient déjà brisé les deux petits autels de la chapelle et s'attaquèrent à la balustrade. […] Et quand ils eurent fini, ils menacèrent la statue de leurs haches, blasphémèrent parce qu'ils ne purent atteindre l'image de la Vierge qu'ils voulaient démolir. Pour y arriver, l'un d'eux sortit chercher une échelle et quand il revint, il l'appliqua au mur et y monta, portant sa hache sur l'épaule. Mais à peine fut-il aux deux tiers des barreaux, que l'échelle se brisa ; le Bleu tomba à la renverse avec sa hache et poussa un cri affreux. […] On appris quelques jours plus tard qu'il était mort. ».

Noël 1799. Récit toujours de la fille du sacristain Neveu :

« Il y avait tant de gens à cette messe qu'ils remplissaient non seulement la chapelle mais encore tout le terrain qui l'environnait. Un silence profond régnait dans l'assemblée. Il n'y avait pas de chants, mais les gens en silence murmuraient des prières. Quelle belle messe de minuit nous avons vécue cette année-là ! »

Des rivalités contribuèrent à faire fermer la chapelle en 1803. L'administration préfectorale ne voulut pas reconnaître l'acte de vente consenti en 1797 par M. de Seigne à quelques paroissiens du Doulon.

Après 1837, la chapelle fut rouverte, ce qui entraîna un afflux de pèlerins. En 1883, elle devint chapelle paroissiale.