Chapelle Saint-Yves

"Au début du 15e siècle s'élevait dans l'actuelle rue Saint-Yves, en plein centre, une chapelle dédiée à saint Yves.

Aux dires de témoins authentiques, la chapelle se composait de deux parties : la chapelle, proprement dite, de style ogival, longue de 22 mètres, large de 6 , la deuxième, « contiguë ». avait un autel dédié à saint Léonard ; elle communiquait avec la première par une grande arcade. Il ne reste de ces bâtiments que quelques pierres et deux fenêtres en ruine.

Au 16e siècle, les protestants y célébraient leurs offices. Un scandale éclata à propos d'un mariage. Au Croisic, il n'y avait pas de pasteur protestant. On appela celui de La Roche-Bernard. La curiosité rassembla un si grand nombre de catholiques qu'il état impossible de les grouper à Saint-Yves. Le pasteur Louveau entraîna tout le montre à notre-Dame de Pitié ; il monta en chaire. Le sermoin provoqua des troubles dans l'église. Le clergé fit démolir la chaire ainsi profanée.

Après la Révocation de l'Edit de Nantes (1685), les échevins croisicais choisirent la chapelle Sainte-Yves pour y tenir leurs assemblées de ville, car le texte de leurs délibérations débute ainsi : « En l'assemblée des nobles, bourgeois et manants de la ville du Croisic, tenue en la chapelle Saint-Yves… ». Quelques années plus tard, les catholiques rentrèrents en possession de la chapelle. On y reprit même les enterrements à partir de 1722.

Le mardi 18 novembre 1755, au cours d'un violent orage, la foudre détruisit le petit clocher et la cloche de Saint-Yves. Devant l'importance des dégâts, le conseil de fabrique décida de « raser la base du clocher au niveau toit de la chapelle ».

Pendant la Révolution, la chapelle fut vendue, comme bien national, pour 80 livres au sieur Chevarreau. Elle fut démolie vers 1840. A Notre-Dame de Pitié, le vitrail de Saint-Yves rappelle le souvenir de l'ancienne chapelle : elle figure dans la partie supérieure. Au centre, saint Yves, en costume d'official, rend la justice. A droite, l'assesseur, revêtu du camail blanc, a été représenté sous les du « vénérable et discret messire », M. le chanoine Clénet, ancien curé."

Source: A. Bertho, "Le Croisic aux Vents de l'Histoire", 1974