Chapelle Saint-André

"Cette chappelle est aussi fort ancienne. Elle est située à une portée de mousquet du bout du pavé de Châteaubriant, sur le chemin de Rennes, bastie autrefois dans un village de la d. paroisse, selon l'ancienne tradition, pour faire entendre la messe aux lépreux qui estaient en grand nombre pour lors par la France. Elle fut dottée de quelques terres, bois et galoys et honorée de quelques droits de foire, d'épaves et galoys, par les seigneurs de Châteaubriant, qui donnèrent à ses chappelains les deux tiers des dismes, laissant le tiers au doyen, et, de plus, les rentes, devoirs et obéissances qui leur estaient deubs sur les estagers du d. village; enfin, les deux tiers sur la foire de Noël, au d. Chasteaubriant, qui tenait autre fois au d. lieu de Saint-André. Cecy se prouve par une interrogation juridique au sujet de tous ces droits, faite-d'office, les témoins ouys par Jacquet Martin, chappelain et juge ordinaire de la cour de Châteaubriant, et Jean de Kalemborgne, greffier d'icelle, le 2e jour de juillet 1474; le requérant, Missire Jean L'Abbé, chappelain.

La présentation de cette chappelle appartenait de plain droit au seigneur evesque de Nantes, comme il se justifie par les provisions sur parchemin, obtenues de Bernard, evesque de Nantes, par Mire Guillaume Parcheminier, de la d. chappelenie que voulait posséder Mire Jean Patoil, et vacante de présent par la mort de feu Nicolas Roche, clerc, en datte du dixneufme du mois de novembre, l'an 1393. La prise de possession adressée par les d. provisions Venerabili domino decano Castribrientii, rectori ecclesiœ de Bereio, seu ejus locum tenenti, laquelle fut prise par Mire Guillaume Rouault, vicaire du d. sieur doyen, en son absence; le d. acte, muni du sceau de la, juridiction du d. sieur doyen, sigillo causarum, in secunda cauda, en datte du lundi, jour de saint Julien d'hiver, au d. an, et un autre, par dom Pierre Guynoult, de la d. chappelenie de Saint-André, qu'obtenait naguère Guillaume Parcheminier, recteur de Carbay, et à présent vacante par la pure, libre et simple résignation de discret Missire Paul de Chambalan, recteur de Soudan, en 1439, et prise de possession ensuite, en date du 5 septembre 1439. Cette chappelle fut présentée par l'evesque jusqu'en 1595, que le seigneur de Chasteaubriant commença à la présenter à René Daguin, fils de Lalloué du d. Châteaubriant, et par la démission du d. René Daguin, en 1635, à Mire Jean Hubert le jeune; par la mort du d. Hubert, à Mire Jean Grenier, à Mire Pierre Le Roy, clerc tonsuré, par la demission duquel à Mire Michel-Julien Le Roy, et enfin à Mire Estienne Le Roy qui la possède à présent."

Source: P. Blays, "Des chappelles basties dans la d. paroisse", in "Histoire de Châteaubriant" de l'Abbé Ch. Goudé, Rennes 1870