Chapelle Notre-Dame de Recouvrance
Sur la départementale 37, entre le ruisseau la Pichonnière et la partie bosse du village de la Hacherie se trouve la Chapelle de Notre-Dame de la Délivrance plus connue sous le nom de : Recouvrance, chapelle dont les origines sont antérieures à 1649.
La chapelle actuelle est une reconstruction datant de 1860, comme on peut le voir au-dessus de la porte. Dans un document remontant aux années 1800; on peut lire ceci, à propos de la procession du 15 août et de la vétusté de l'édifice : " ... on s'efforce en ce jour de cacher sous la verdure et les branchages l'autel et les murs délabrés de la chapelle. Pour tapis on étend sur le sol balayé les roseaux coupés dans le ruisseau... " et plus loin : " ... l'état de ruines de la Chapelle ne permet plus malheureusement d'y célébrer le culte... "
Car, autrefois en effet, le jour du mardi-gras, le recteur de la paroisse venait dire la messe à Recouvrance. Toujours dans le même document on nous dit ceci : " ...on invoquait la Vierge pour les moutons. De là, le nom de Sainte-Berge, comme qui dirait, patronne des bergers qu'ils donnent encore à cette chapelle... "
Ce qui explique pourquoi les dons étaient presque exclusivement constitués par de la laine. D'après Monsieur Dupas, recteur de Casson en 1773 : " L'oratoire de Notre-Dame de Recouvrance est un petit sanctuaire isolé mais assez " proprement entretenu. "
Ailleurs, il est précisé : " Dans ce temps, la veuve Riot, une femme de la Hacherie, avait soin de la chapelle, en tenait une clef et recueillait les offrandes. Elle s'y tenait toute la journée du Mardi-gras pour recevoir les dons des pèlerins. Quelques fois, parmi la laine on trouvait des boucles de cheveux... En ce jour, dit-on, la maison ne se désemplissait pas de gens de Héric qui venaient s'y reposer après avoir fait leur voyage. Grandchamp aimait aussi ce lieu. "
Après la révolution, la collecte des offrandes fut confiée aux marguilllers. Certaines années Ils recueillaient jusqu'à 30 livres de laine qui se vendaient 26 à 27 sous au profit de la Fabrique.
Quant à l'origine de Recouvrance ? Voici celle fournie par le document où nous puisons si abondamment :
" Un petit mercier, colporteur du village de la Hacherie, nommé Savary, s'était endormi par un jour très chaud à l'emplacement de la chapelle. Il se trouve tout d'un coup, pressé si fortement contre terre qu'il était près d'expirer. II appela la Vierge à son secours dans ce moment d'angoisse et II fut délivré de cette oppression. En reconnaissance de cette faveur, il fit bâtir en ce même lieu avec le bénéfice de sa mercerie un petit oratoire... "
L'autre version sur l'origine de l'oratoire de Notre-Dame-de-Recouvrance, nous la trouvons dans la chapelle actuelle. Chapelle reconstruite en 1860 par les soins de Mademoiselle de Grammont, Monsieur le Comte de Bouille, Monsieur de la Cadinière. Les noms des bâtisseurs sont gravés sur une plaque à l'intérieur de la Chapelle.
Nous y trouvons aussi les litanies qui nous donnent cette autre version. Entre autres :
" Vierge Marie, vous qui avez donné la pensée à un pauvre enfant attaqué par des malfaiteurs, de vous invoquer au moment du danger, faites que nous ayons recours à vous à chaque péril dont nous sommes menacés. "
" Notre-Dame-de-Recouvrance, priez pour nous ! "
" Vous qui êtes apparue au milieu d'un nuage lumineux... Vous qui avez Inspiré au pieux enfant que vous avez secouru, la pensée de vous élever un sanctuaire à l'endroit même de votre apparition, etc. "
Ce que l'on peut dire avec une quasi-certitude c'est que la construction se situerait entre 1573 et 1649. Voici d'ailleurs un texte prouvant son existence avant cette dernière date ; c'est celui du recteur Despinose qui fut curé de Casson du 1er août 1637 au 3 mars 1681 :
" ...Le treizième jour de février 1649, maître Guillaume Prampart de la Petite Roche et notaire de la Cour et juridiction de la Barillère en Casson et fils de maître Jeon Prampart aussi notaire de la dite juridiction et de Françoise Launay ses père et mère demeurant au village de la Grohinière, d'une part, et demoiselle Anne Pigoult fille de défunt noble homme Benjamin PIgoult et demoiselle Dina Luzeou ses père et mère d'autre part et y ayant fait abjuration publique de son hérésie avec déclaration solennelle de faire profession à l'advenir de la foy catholique, apostolique et romaine et vivre et mourir en y celle, ont reçu la bénédiction nuptiale en la présence et du consentement de leurs parents et amis dans la Chapelle de Notre-Dame-de-Recouvrance située en la paroisse de Casson, par moi soubsigné recteur d'y celle : Despinose. "
Source: inconnue
Crédit photo : Ch. Nowakowski