Chapelle Saint-Julien l'Hospitalier

Elle est dédiée à Saint-Julien l'Hospitalier et située aux Aulnais. Elle fut à l'origine la chapelle seigneuriale du manoir de Ville-Frégon (Villefrégon), disparu aujourd'hui, dont il restait des ruines au début du XXème siècle. A la révolution, le toit en fut enlevé pour éviter que la chapelle et l'ermitage ne fussent brûlés, selon l'Almanach paroissial de Bouvron en 1909.
Un ermite, Guillaume Lacour, vivait dans cette chapelle, dans une petite pièce accolée à l'édifice, qui servit plus tard de sacristie. Cet ermitage avait des dimensions étroites: deux mètres cinquante sur trois, avec une petite fenêtre ensoleillée (40 cm de côté) et une cheminée au fond. Elle n'était meublée que d'une épaisse table vermoulue, dans le tiroir de laquelle se trouvait la pierre d'autel et les morceaux brisés de l'écuelle de l'ermite, attribuée faussement à saint Julien. Une fontaine était au-dehors, pour pourvoir aux besoins en eau de l'ermite. Elle fut bouchée en 1963.
D'autres ermites étaient retirés dans la région, à commencer par Julien Château à la chapelle de Planté, à Quilly, qui consommait, disait-on, des pommes de terre, et ce avant la naissance du célèbre Parmentier. La source inépuisable de ce lieu pourvoyait à ses besoins.

On a retiré des fossés de l'enclos de la chapelle une antique statue de bois de la Vierge à l'Enfant qui gardait encore des traces de peinture (XIV ème siècle) au vermillon, mais dont la base vermoulue avait disparu jusqu'aux genoux. On ne sait si elle a été cachée à la Révolution ou enterrée par dévotion, comme tout objet béni, car on ne la considérait plus comme présentable à l'adoration des fidèles. Elle était appuyée sur le sol, à l'angle de l'ermitage, près de la cheminée. M.Briand l'emporta, la restaura et elle domina quelques années l'autel de la Vierge, dans l'église paroissiale, après la Libération, puis fut reléguée sur la cheminée de la sacristie de cette église. Elle avait du caractère, quoique rapetissée par sa restauration, et a été classée par les Beaux-Arts.

L'ancienne chapelle s’est effondrée en 1915. Cette chapelle avait été bâtie en 1839 et bénite solennellement le lundi de Pentecôte 1839. Les habitants des Aulnais s'étaient cotisés eux-mêmes en 1829 pour rebâtir la chapelle en piteux état depuis la Révolution. La messe se disait le mardi des Rogations. L'ornementation de la Croix, dans l'enclos de la chapelle, revenait alors aux fermiers de Ville-Frégon. Celle de l'autel de la chapelle aux gens des Aulnais qui y portaient des potées d'arum en fleur. Cette ancienne chapelle étaient orientée d'est (le chœur) en ouest, la porte principale face à Ville-Frégon. Un rang de six peupliers la séparaient de la route de Malville à Plessé.
Cette chapelle s'est subitement effondrée, hormis la sacristie, une nuit de l'hiver 1915. La chapelle actuelle a été rebâtie vers l'année 1963, grâce à un don d'un million fait spontanément et dans ce but exprès et à une collecte recueillie dans le voisinage. L'abbé Pierre Roberdel, auteur du livre Bouvron au cours des siècles fut le principal initiateur de cette reconstruction.
Le nouvel édifice à été construit à l'emplacement exact du précédent, sur le même plan mais à l'orientation inverse, sans l'ermitage mais avec un joli clocher en plus. Les pierres qui encadrent la porte principale, la porte latérale sud er la fenêtre du chœur sont celles de l'édifice disparu. Mais on y a ajouté une porte latérale nord venant d'une maison en ruine à la Guichardais. Le pignon de façade, plus élevé et surmonté de la croix de la première chapelle, est percé d'un bel oculus rond. La toiture nouvelle est plus élevée et légèrement cintrée à l'ancienne. L'actuel autel est la pierre consacrée de l'autel de la première chapelle de Saint-Nicolas du Pouliguen. Elle était réduite à l'état de marche-pied devant la porte de la buanderie de la cure. La fenêtre du chœur, qui était avant en verre blanc, est ornée d'un vitrail représentant saint Julien. Certains pensent que la chapelle actuelle inspire moins au recueillement que la précédente...mais l'allure générale de l'édifice est tout de même plus belle.

 
(Merci à Louis-Benoît Greffe - La France des Clochers)