Chapelle Sainte-Agathe

Elle est d'origine gallo-romaine. Sa signification originale est inconnue: était-ce un sanctuaire dédié à Vénus? Il semble que dans le haut Moyen Age, ce fut un tombeau qu'on convertit en chapelle sous le nom de "Saint-Venier". En 838, la chapelle apparaît dans le cartulaire de l'abbbaye de Redon sous le nom d'Ecclesia sancti Veneris.

Elle devint un lieu de pèlerinage pour les femmes allaittant des enfants. Les femmes devaient faire sept fois le tour de la chapelle.

Agathe.jpg (5537 octets)

Au 12e siècle, l'autorité ecclesiastique a interdit avec véhémence le culte de saint Venier. On estime que derrière ce rite si anodin se cachaient des actes reprochables dans ou hors de la chapelle. En tous les cas, saint Venier céda sa place à sainte Agathe à cette époque. Et sainte Agathe représente l'opposé vertueux du culte de Venier. En effet, Agathe, vierge et martyre d'origine sicilienne, était désirée par le consul Quintien. Elle refusa. Le consul l'envoya dans une maison close. Mais elle en ressortit en toute pureté. Alors, Quintien lui fit arracher les seins. Agathe lui répondit: "Tyran cruel et impie, n'as-tu pas honte de couper chez une femme ce que tu as toi-même sucé chez ta mère? Mais sache que j'ai d'autres mamelles, dans mon âme, dont le lait me nourrit, et sur lesquelles tu es sans pouvoir" (La Légende Dorée de Jacques de Voragine, traduction Teodor de Wyzewa, Paris, perrin, 1920). La nuit suivante, saint Pierre apparut à Agathe et lui rendit ses seins. Quelques jours plus tard, elle mourut sur un lit de charbons ardents.

En 1839, on découvrit dans la chapelle une fresque curieuse: une femme nue se peigne les cheveux au bord de l'eau et Eros chevauche un dauphin. Cette fresque a été réalisée à l'époque où a été édifiée la chapelle (romaine) et représente Vénus sortant du bain ou, comme le pensent certains, une fée armoricaine dont le nom a été latinisé.

Plus tard, on a trouvé dans le sous-sol de la chapelle une petite statue représentant une femme à la poitrine nue, la main droite sur le ventre et la gauche soutenant un sein. Il est difficile de dire s'il s'agit encore une fois d'une Vénus. Ce qui ne serait pas impossible, car la chapelle, se situant sur le voie romaine reliant Nantes à Corseul, a été construite au 4e ou 5e siècle et pourrait remplacer un ancien temple de Vénus. Certains historiens pensent qu'il s'agit des vestiges d'une villa gallo-romaine. Il existe d'autres cas où le bassin servant de baignoire a été utilisé comme baptistère. Cette dernières olution permettrait de comprendre la présence de la fresque de Vénus et Eros.

Photo : site de Langon