Chapelle de Lothéa

Chapelle de LothéaLe lundi de la Pentecôte se tient le pardon de Toulfouën (= trou du foin), la fête des Oiseaux.

La légende rapporte que saint Maurice, abbé de l'abbaye cistercienne du même nom, importuné par les oiseaux du bois voisin dont les chants couvraient la musique des psaumes, les conduisit jusqu'à l'orée de la forêt de Carnoët, à Toulfouën. L'anniversaire du miracle serait à l'origine du pardon.

Autre version plus banale : le lundi de la Pentcôte, les Quimperlois se rendaient à l'abbaye de Saint-Maurice sur le tombeau du saint. Comme le chemin était long, ils prirent l'habitude de faire une halte à Toulfouën, y rencontrant notamment des marins lorientais qui vendaient des oiseaux exotiques rapportés de leurs lointains voyages.

D'après Bernard Tanguy, un monastère, mentionné dès 1050, serait à l'origine d'une paroisse dont on trouve la mention « monasteriolum sancti Taiaci », puis « locus Thadei » ou encore « Saint Te » (appellation locale).
À la veille de la Révolution, la paroisse est fort pauvre. Le dernier recteur sera Jacques Galliot, nommé recteur de Lothéa en 1783 ; il rédigera le cahier de doléances, mais refusera catégoriquement de prêter serment à la constitution civile du clergé. Dès 1791, la municipalité de Quimperlé décide la suppression de la paroisse, malgré les protestations des paroissiens, à la suite du refus du recteur de prêter serment. Deux ans plus tard, le presbytère est vendu comme bien national, ainsi que l'enclos paroissial. L'église sera rachetée en 1797 par le laboureur Le Beuz pour qu'elle appartienne à tout le monde, grâce à une quête effectuée dans la paroisse.
On signale la sépulture d'un prêtre, Cariou, recteur de Lothéa, mort en 1691. Le village et la chapelle figurent, d'une manière schématisée, sur un document de 1731.
Abandonnée en 1947, l'église s'effondre dix ans plus tard ; elle devient carrière de pierres et peu à peu, il ne subsiste que le pignon et le clocher. L'édifice, progressivement abandonné, est en ruine en 1960. La reconstruction totale, d'après les plans de l'architecte Le Tenneur et achevée en 1995, a été menée à terme avec l'aide d'une association locale. La croix, remaniée, porte les dates de 1912 et 1938.

L'édifice a été reconstruit en grande partie à l'identique, mais on constate quelques différences entre le dessin de Louis Le Guennec (vers 1930) et l'état actuel, notamment en ce qui concerne le porche sud et la couverture de la flèche. Contrairement au clocher, plus tardif et probablement remanié à plusieurs reprises, le choeur à chevet plat et l'ancienne chapelle seigneuriale aménagée au sud, dispositifs comparables à ceux de la chapelle de la Madeleine à Mellac, confèrent à l'édifice une silhouette typiquement cornouaillaise.