Chapelle du Calvaire (1714)
Petit sanctuaire de forme rectangulaire dédié à Notre Dame du Mont Calvaire, la chapelle du cimetière est en pierres de taille sous une toiture en ardoises des Monts d'Arrée. Le pignon est porte sur toute sa surface le Monument aux Morts, ensemble architectural et sculptural formant triptyque, chef-d'oeuvre d'une réelle et grave beauté. L'ensemble en bon état d'entretien a été restauré en 1955. Ici pourtant, la texture relativement friable de la pierre commence à se déliter sous les intempéries des vents dominants, à tel point que, par endroits, les joints en ciment sont en relief et décollés du granit.
Un écusson gravé en clef de voûte, au-dessus de la porte principale atteste de ses premiers donateurs, Jacques Marhic et Anne le Roux son épouse. Jacques Marhic mourut cependant le 5 avril 1712 avant la pose de la première pierre (30 mai 1713). Devenu bien national à la Révolution, l'édifice et ses dépendances furent achetés, en 1796 par les arrières-petites-filles des époux Marhic, les demoiselles Guillousou, qui en firent don à l'église, en 1816. A cette époque, le sanctuaire était entouré d'un bosquet et d'un petit cimetière qui, par extension, devint cimetière communal. La chapelle a longtemps servi de lieu du culte de Notre Dame du Mont Calvaire, qui était honoré d'un pardon célébé mi-septembre. De nos jours, elle demeure l'oratoire que l'on associe parfois aux rites funéraires.
Bien éclairé latéralement, l'intérieur de la chapelle du Calvaire flatte d'emblée le regard par les couleurs vives très contrastées de sa décoration rouge, verte et bleue qui restituent fidèlement les tonalités originelles. Un retable représente le Christ en croix entouré de sa mère et de Marie-Madeleine agenouillée près de Jean l'évangéliste. Une balustrade sépare l'autel de la nef où l'on distingue deux statues dont l'identité semble controversée. Transfuge probable d'un sanctuaire démoli, un soldat qui a dégainé son épée et tient un livre ouvert représenterait Saint Eden. Lui faisant face, un moine vêtu de bure sombre serait saint Jean Discalréat (aux pieds nus), plus connu sous le nom de Santig Du, le saint noir. Très populaire en Bretagne, il passait pour guérir les maux de tête et faire retrouver les objets perdus. Mais la vie de saint Jean Discalceat ne tient pas de la légende. Né à Saint-Vougay en 1279, il fait ses études à Rennes, y est ordonné prêtre en 1303 et devient curé-chanoine de la paroisse de Saint Grégoire. En 1315 il se fait moine au couvent des frères franciscains de Quimper où il meurt de la peste contractée au service des malades, le 14 décembre 1349. Ses reliques sont conservées à Quimper et Saint-Vougay.