Chapelle Sainte-Brigitte (16e)

thego1.jpg (6403 octets)Saint-Thégonnec possédait plusieurs chapelles avant la Révolution. Au nord de la commune, celles de Kerincuff et de Coasvout sont bien attestées. Elles ont totalement disparu mais une croix ancienne marque encore leurs emplacements respectifs. Certains auteurs mentionnent aussi celles de Penanrun et de Saint-Aubin mais il n'en reste rien. Seules les chapelles de Quélennec et de Sainte-Brigitte ont survécu. Celle de Quélennec est une chapelle de manoir. Celle de Saint-Brigitte est une chapelle de quartier du 17e reconstruite et agrandie en 1865. Jusqu'au 20e, Saint-Thégonnec s'organisait autour de deux noyaux: celui du bourg au nord, et celui Sainte-Brigitte au sud. Les deux noyaux étaient séparés géographiquement par une grande zone marécageuse. Le noyau de Sainte-Brigitte avait une telle importance qu'il fut question vers 1900 de le transformer en paroisse.

Le lundi 7 août 1944, la petite cloche a salué joyeusement pendant la matinée le passage des éléments du CCA (Combat Command A) de la 6e division blindée du général Taylor. Dans un vacarme assourdissant, chars d'assaut, jeeps, canons, half-tracks transformèrent pendant 12 heures en ruban d'acier le chemin qui passe près de la chapelle. Sur le clocher, le drapeau tricolore flotta pendant plusieurs semaines au vent de l'été de la Libération.

Jusqu'en 1970, on y disait une messe chaque dimanche pour les habitants du quartier.

On y chantait le cantique destiné à la sainte vénérée:

"Bepred Santez Berc'hed,
Aman oc'h bed karet,
Bepred tud ho chapel
A chomo deoc'h fidel."

"Toujours sainte Brigitte,
Ici vous avez été aimée
Toujours les gens du quartie
Vous resteront fidèles".

Depuis cette date, les habitants ne s'y rassemblent plus qu'une fois par an le jour du pardon.

La chapelle renferme une statue de la Vierge à l'Enfant, datée du 15e. Elle a été cachée depuis la Révolution jusqu'en 1996 dans une maison du village voisin de Lannivinon.

(Texte et photo
Yvon Autret, Saint-Thégonnec)