Chapelle Saint-Ninien

Chapelle Saint-NinienElle aurait été érigée par Philippe de Traonélorn, chanoine de Léon, seigneur de Kerautret en Plougoulm, en 1510. Quelques actes confirmeraient son existence avant 1548 :

testament de Jahanette Bacoum qui, en décembre 1523, lègue 10 sous à ladite chapelle, assemblée du châpitre de Saint-Pol tenue en janvier 1538 dans la chapelle de Saint Arignon au bourg de " Rosgoff ".

S'il faut en croire Albert Le Grand, qui écrivait en 1634, « l'an 1548 très noble et très illustre Princesse Marie Stuart, Reyne d'Écosse fonda la chapelle de Saint-Ninien (en Breton ils l'appellent Sant Dreignon) en l'endroit même où elle descendit du Navire, au bourg de Roscoff lorsqu'elle vint espouser le Roy Très Chrétien François II » (Les Vies des Saints... édition des Chanoines, p. 246).

Cette chapelle de Saint Ninien, tombée en ruines, a complètement disparu en 1932, pour donner un accès facile au nouveau port de Roscoff (On n'en a conservé que la porte encastrée dans le mur voisin ). Il est permis dé le déplorer plus encore que le poète, qui au temps de la déchéance du vénérable sanctuaire, se lamentait, en évoquant la mémoire de Marie Stuart :

Le souvenir de sa mignonne
Majesté Parmi les Bretons de Roscoff est resté,
Car on a conservé son nom à la chapelle,
Triste masure où rien ne nous parle plus d'elle.

La chapelle était sous le vocable de Saint-Ninien. Originaire de Grande-Bretagne, ce saint est le premier apôtre connu de l'Ecosse. Vers la fin du 6ème siècle, après l'ordination épiscopale à Rome, il se rendit chez les Picts et les Scots, au milieu desquels s'écoula sa vie entière. Il mourut en 432.

Sur la foi d'Albert Le Grand, on avait longtemps cru que la chapelle de Saint Ninien, fondée par Marie Stuart, fut élevée sur le lieu de son débarquement, pour conserver la mémoire de cet événement historique.

Or voici qu'en 1911, M. Bourde de la Rougerie, archiviste du Finistère, révéla l'existence aux archives départementales de deux actes datés du 21 Janvier 1538 (ancien style; 1539 nouveau style), qui mentionnent une assemblée du chapitre de Saint Pol de Léon, tenue « en la chapelle de Monsieur Sainct Strignon, au bourg de Roscoff ». La chapelle existait donc plusieurs années avant l'arrivée de Marie Stuart à Roscoff (15 août 1548) (Bulletin de la Société Archéologique du Finistère, 1911, page XXXIV). M. Waquet la fait remonter au début du 16ème siècle (Vieilles Pierres bretonnes, p. 144. - Les cartes marines donnent le nom Saint Trignon à une roche voisine de l'île Verte, qui est en face de la chapelle Saint-Ninien ).

Pour remercier Dieu de lui avoir accordé une bonne traversée Marie Stuart pria sans doute dans la chapelle dédiée à un Saint écossais, et elle fit don à ce modeste sanctuaire d'une Vierge d'argent et d'un chapelet magnifique, aujourd'hui conservés au presbytère de Roscoff.

Contiguës à l'ancienne chapelle Saint Ninien, deux vieilles maisons sont dites de Marie Stuart, et revendiquent l'honneur de l'avoir hébergée pendant le court séjour qu'elle fit à Roscoff . L'une d'elles (n° 25 de la rue Amiral Réveillère) a dans sa cour intérieure sept arcades rondes trapues. Un peu plus loin, est au fond de la cour une échauguette dite « tourelle de Marie Stuart ».

La jeune Reine d'Ecosse ne fit que passer par Roscoff. Peu après son débarquement elle fut conduite au palais épiscopal de Saint Pol de Léon, où elle se trouvait encore le 18 août 1548 (Le Guennec, dans le Fureteur breton, 1912-1913, p. 159).

(Source : http://roscoff-quotidien.chez.tiscali.fr/roscoff-perle-leon.htm#stuart)