Chapelle Saint-Tugen

Saint-TugenLes seigneurs de Lézurec, René du Ménez et Marie du Fou, commencèrent l'édification de la chapelle en 1535 sur les vestiges du 11e.

Saint Tugen, n'ayant pu interdire à sa sœur de courir le guilledou s'était écrié: "Il est plus facile d'empêcher les chiens enragés de mordre que d'empêcher une jeune fille de mal faire", et que Dieu, le prenant au mot, l'avait chargé de soigner la rage.

Contre la rage, les rites à accomplir sont innombrables. En cas d'agression, il faut jeter la clé bénie le jour du pardon devant le chien. Cette clé aurait le pouvoir de faire fuir l'animal (au moins, l'animal se jetant sur elle laisserait à l'humain le temps de fuir). Si le chien mord néanmoins, il faut agir plus vite que lui, c'est-à-dire se rendre à la chapelle, en faire trois fois le tour, prier le saint, aller à la fontaine sans perdre un instant. Là, faire trois fois le tour de la source miraculeuse avant de consulter le fond de l'eau. Si l'euro un renvoi l'image de la victime, cela signifie que l'animal n'ayant pas devancé l'homme, celui-ci sera protégé par St Tugen et guéri. Si elle renvoie à celle de l'animal, cela indique qu'il est bien enragé et qu'ayant précédé la victime, il la prive du secours du saint. Autrefois, les malades ainsi découverts étaient enfermés dans une pièce de la chapelle où ils mourraient de faim.

Aujourd'hui, on peut encore se procurer les clés dans la chapelle. Elles auraient le pouvoir de guérison, notamment en matière de maux de dents. Placer la clé sous l'oreille et poser la joue du bon côté. N'est pas si loin le temps où, le jour du pardon, on faisait bénir des " pains de clé " (sans levain), censés guérir les rages de dents. Dès que les premières douleurs apparaissaient, il suffisait de manger de certains pour les apaiser.


(Photo : Audierne et le Cap Sizun)