Chapelle Pol (XVIe)
Reconstruite en 1870 et restaurée en 1968, cette chapelle semble être reconstruite à l’emplacement d’un ancien site monastique (le monastère de Kerlouan) fondé par saint Paul-Aurélien.
Une nuit, un marin revenant de mer fut
surpris par un violent orage. Plutôt que de rentrer chez lui sous la
tempête, il décida de se réfugier dans la chapelle Pol et d'y passer la
nuit. Alors qu'il commençait à s'endormir, il entendit sonner les douze
coups de minuit, deux cierges s'allumèrent sur l'autel et un prêtre
apparut au milieu du chœur. Terrifié par cette vision, notre homme se
recroquevilla dans son coin, osant à peine respirer. Le prêtre attaqua
la messe : « Introibo ad altare Dei… ». Pas de réponse. Il recommença
une fois, deux fois, toujours rien. Alors les cierges s'éteignirent et
le prêtre disparut. Le marin hésita longtemps avant de raconter sa
mésaventure, craignant que l'on se moquât de lui. Il décida tout de
même de se confier au curé de Plounéour-Trez, qui lui conseilla de
retourner une nuit à la chapelle Pol. Dans cette perspective, le curé
l'initia à répondre à la messe. L'année suivante, à la même date, le
marin retourna à la chapelle. À minuit, les cierges s'allumèrent, le
prêtre apparut et commença : « Introibo… » Courageusement, le marin
alla se placer à ses côtés et répondit : « Ad Deum qui laetificat
juventutem meam » et ainsi de suite. La cérémonie terminée, le prêtre
le remercia et lui expliqua qu'il était une âme du purgatoire,
contraint de venir dire la messe dans la petite chapelle Pol à chaque
date anniversaire de sa mort, sa pénitence s'achevant à l'instant où
quelqu'un viendrait lui répondre.
Il existe une autre tradition se rapportant à la chapelle : quand un
marin est perdu en mer, on célèbre une messe dans la chapelle Pol et
trois jours après le corps revient à la côte. C'est ce qui s'est
produit pour le corps d'Henri de Trobiand, noyé le 12 septembre 1912,
entre Pontusval et l'Aber Wrac'h.