Chapelle de la Trinité
Construite en 1868, elle porte le même nom que la Pointe sur
laquelle elle fut édifiée.
Cet édifice n'est pas le premier à avoir pris place à cet endroit. Il est le successeur d'une série de chapelles dont la première fut construite, paraît-il, à la suite d'un voeu émis au 12ème siècle déjà ! En ce temps-là, la communauté monastique installée sur l'île de Saint-Riom faisait régulièrement la traversée afin de se ravitailler sur le continent. Une tempête d'une rare violence leur fit craindre une fin prochaine ; se recommandant à la protection de la Sainte Trinité, leur embarcation fut finalement drossée à la côte, à cet endroit. C'est ainsi qu'une première chapelle fut construite, sous l'égide du protecteur des moines, Alain comte de Goëlo et de Penthièvre. Beg ar C'hastell (Pointe du Château, en vieux breton) ne changera toutefois de nom que bien plus tard, devenant Pointe de la Trinité au début du 18ème siècle.
Bien avant cela, déjà, Saint Pébrel aborda l'endroit après une traversée l'amenant de sa Cornouaille anglaise. Afin de marquer son passage il édifia un oratoire, au même endroit, à la gloire de la Saint Trinité, déjà.
Il n'y eu pas moins de cinq chapelles de ce nom ! Successivement ruinées puis reconstruites, l'une d'elles, édifiée en 1744, au sommet de la Pointe plutôt qu'à l'endroit de son érection originelle, fut frappée à plusieurs reprises par la foudre ! Les superstitieux y virent un signe de l'au-delà et les trois édifices qui lui succédèrent, y compris l'actuel, redescendirent au pied de la falaise.
Dans son roman "Pêcheurs d'Islande", Pierre Loti parle de la chapelle en ces termes :
"C'était pour se rendre, suivant l'usage traditionnel des mariés de Ploubazlanec, à la chapelle de la Trinité, qui est comme au bout du monde breton. Au pied de la dernière et extrême falaise, elle pose sur un seuil de roches basses, tout près des eaux, et semble déjà appartenir à la mer."