Chapelle Notre-Dame-des-Fleurs

Elle a été construite entre 1490 et 1500 pour un seigneur de Kermavan, famille apparentée aux Rohan à la fin du 18ème siècle. La toponymie indique une ancienne présence religieuse par le nom de Moustoir - ou voustoer - qui signifie monastère, et un site proche d'un plan d'eau par le lieu-dit Moric, qui se traduit par petite mer et qui a donné son deuxième nom à la chapelle.

Même si la dédicace de la chapelle est bien Notre-Dame-des-Fleurs, c'est Sainte-Erémentienne, "spécialiste" des douleurs de ventre des enfants, que l'on venait honorer en ce lieu. Les mères plaçaient leurs enfants dans la crédence située sous la statue. Si la moiteur du corps humidifiait l'ardoise, le malade allait guérir, sinon, toute autre médecine était encore possible, en particulier tremper une chemise dans la fontaine proche, afin de faire couler le col en premier et s'assurer ainsi la guérison de l'enfant.

Le clergé venait chanter la messe dans la chapelle le troisième dimanche de janvier, le lundi des Rogations et le jour de la saint Marc. Le pardon se fêtait le lundi de la Pentcôte, mais comme il se trouvait en concurrence avec celui de sainte Brigide à Naizin, en 1889, il fut fixé au cinquième dimanche après Pâques.

Au dire du recteur, il laissait parfois à désirer, car on y dansait fort tard dans la nuit. En cette même année 1889, les donneurs de Saint-Thuriau qui conduisaient la procession étaient ivres. L'année suivante, "ils sifflèrent la Marseillaise et battirent la République" au grand plaisir du maire qui les avait recrutés. Aussi le recteur s'employa-t-il à les remplacer par des sonneurs venus de Noyal-Pontivy.

Faute d'entretien, la chapelle était devenue dangereuse et l'on avait cessé d'y célébrer le pardon. Il a repris depuis que la toiture a été refaite, en 1929.

Extrait de "Eglises et Chapelles du Pays de Locminé" du chanoine Joseph Danigo (UMIVEM, 1991)      (Photo Art dans les chapelles)