Chapelle de la Trinité

Chapelle de la TrinitéUne première chapelle romane a fait place plus tard à l'édifice actuel qui date du 15e siècle.

Biuezy avait autrefois une trève qui fut même paroisse autonome du 12e au 14e. Elle s'étendait sur curieux promotoire ceinturé par le cours du Blavet, que ses occupants successifs n'eurent pas de peine à fortifier. On y a trouvé des vestiges de l'âge de bronze, de l'époque gauloise et de nombreux archéologues y situent l'importante station romaine de Sulim. C'est là que se dressait primitivement la statue, dite de Vénus, qui fut transportée à Quinipily en 1626. Au Moyen-Age, Alain, fils d'Eudon, vicomte de Porhoët, souche de la famille de Rohan, y avait son château appelé Castel-Noec, d'où le nom de Castennec donné à ce territoire. Il y fonda, en faveur des moines de Redon, le prieuré de Notre-Dame-de-la-Couarde et leur confia la direction de la paroisse de Castennec, démembrée de Bieuzy.

Une autre dévotion eut son heure de célébrité, celle de Notre-Dame-de-la-rouille ou Notre-Dame-des-Ruines, vocable incertain qui peut être traduit du breton "roued" et ce serait alors Notre-Dame-des-Rois. Elle avait déjà sa fontaine près du moulin Saint-Nicolas de Blavet, au bas de la montagne de Châteauneuf ou Castennec. Constatant la vénération dont elle était entourée et les guérisons qui s'y faisaient, Jacques Le Strat décida de célébrer en la chapelle de la Trinité toutes les fêtes de la Vierge "en attendant qu'il lui plaise de révéler par quelque moyen le lieu où elle souhaite que sa chapelle soit édifiée en ladite montage, ce qui fut exécuté pour la premiére fois ce dit jour 8 septembre 1698". Deux ans après, la fontaine fut aménagée, mais la chapelle ne sera jamais construite.

On se borna en 1703 à ériger dans la chapelle de la Trinité un autel dédié à Notre-Dame-des-Rois, á la suite d'une vision d'un paroissien voisin à qui était apparue une grande dame brillante de clarté ainsi qu'une foule considérable. Dès le premier pardon, "il s'y trouva une si grande affluence de peuple qu'on n'en a vue en aucun lieu de ce canton autant". La dévotion s'est éteinte et la fontaine elle-même s'est tarie depuis le percement du tunnel qui traverse l'isthme de Castennec.