Chapelle du Crucifix

Chapelle du Crucifix"Ses origines restent incertaines. L'emplacement du « Crucifix » serait-il le même que l'endroit où Saint Félix, évêque de Nantes, aurait baptisé les derniers saxons en 558 ? Sur ce sujet ni Arthur de la Borderie, ni Albert de Morlaix, ni Dom Lobineau, historiens sincères et avertis, ne disent mot. Les seuls documents connus sont deux bulles, l'une de Clément VII (Jules de Médicis) de 1534, l'autre de Paul III (Alexandre Farnèse) de 1540. Aucune ne précise la date de la construction. On sait seulement qu'avant la Chapelle existait une croix ou un édifice, peut-être élevé par un chevalier revenant des Croisades du 12e ou 13e siècle. Tout simplement l'édifice n'est-il qu'un simple, mais magnifique, témoignage de foi des navigateurs du pays ?

Cependant les bulles nous donnent le nom du promoteur de cet acte pieux : « Rodolphe Karahés, laïc et paroissien de Batz, près le port du Croisic ». Ce devait être un riche armateur, car, sur la première bulle, figure Saint Rodolfe patron du donateur, ainsi que les armes de Bretagne et un navire faisant route, voiles déployées !

Au 16e siècle, le premier dimanche de mai, fête de l' « Invention de la Vraie Croix », les habitants de Batz et du Croisic se rendaient en procession au « Crucifix », y entendaient messe et sermon. De façon ordinaire, une certaine activité religieuse devait s'y manifester, d'autant que le quartier d'Aulonne, situé entre le cimetière actuel et le « Crucifix », était peuplé et le clergé paroissial nombreux.

En 1791, la chapelle devint propriété de l'Etat, puis fut achetée aux « Domaines » par M. l'abbé Bigaré, qui la céda à M. de Saint Martin. Ce dernier mourut le 27 octobre 1889. La chapelle passa à sa fille, mariée au Comte de Partz, propriétaire de « Saint Nudec ». Mais une restauration s'imposait : la foudre avait abattu le campanile ; la charpente, endommagée par l'humidité, fut remplacée par le une charpente en pitchepin. Un dallage de ciment recouvrit le sol. A cette occasion, de nombreux ossements furent mis à jour et aussitôt remis en terre. Y avait-il parmi eux ceux de rodolphe Karahés, ce dévôt du Divin Crucifié ?

Au cours des années 1961-1964, M. l'abbé Renard curé du Croisic, était devenu propriétaire de la Chapelle. A ce titre, il a dû faire face à d'importantes dépenses pour la toiture en particulier."

Source: A. Bertho, "Le Croisic aux Vents de l'Histoire", 1974

Une légende raconte que chaque nuit, une lumière blanche et diffuse apparaissait aux verrières de la nef pour éclairer un service particulier. Un prêtre devait officier devant une assemblée de défunts, car il avait négligé de célébrer une messe qu'un fidèle lui avait demandé pour le repos d'une âme. Malheureusement pour lui, le prêtre était incapable de terminer ses prières. Il fallait pour cela qu'un vivant accepte de lui répondre.
Un soir, alors qu'il rentrait un peu plus tard que de coutume, un ouvrier vit la lumière dans la chapelle. Il eut le courage d'entrer et de répondre aux prières du prêtre, levant ainsi la punition. Depuis, la lumière blanchâtre n'apparaît plus la nuit dans la chapelle.