Chapelle Saint-Jacques

La chapelle Saint-jacques fut témoin d'une grande catastrophe sous la Révolution le jour de la Pentecôte, le 17 mai 1792.

Monsieur Orain, prêtre réfractaire, devait célébrer la messe au bourg. Or, la veille, le bruit se répandit que des soldats "Bleus" allaient venir arrêter les prêtres réfractaires. Bon nombre de paroissiens, persuadés que la messe n'aurait pas lieu au bourg, se dirigèrent, tôt le matin, vers les six heures, vers la chapelle de la Touche Saint-Joseph. Mais lá, ils apprirent que le chapelain de Rieux, Monsieur Tual, qui desservait habituellement la chapelle n'y viendrait pas à cause de la solennité de la fête. Les paroissiens présents décidèrent alors de traverser la Vilaine et d'assister à la messe à Rieux oú beaucoup de prêtres catholiques pouvaient célébrer librement.

Mais dans leur précipitation, ils s'entassèrent trop nombreux dans deux bateaux. Le passeur fit de grands efforts pour pousser au large un des bateaux échoués sur la vase, car la marée était très basse. Et enfin, ce bateau glissa sur la pente vaseuse de la rive. Dans ce mouvement, l'eau entra par dessus le plat bord du côté de la rivière. Les passagers effrayés se portèrent de l'autre côté et le firent chavirer. Surchargé (il comptait 80 personnes), il sombra peu après le premier flot du mascaret. La marée roula pêle-mêle les naufragés. les occupants s'efforcèrent de s'accrocher aux roseaux de la rive, d'autres se prenaient les uns aux autres et par là s'entraidaient à se noyer.

Cependant, la plupart sortirent du lit de la rivière couverts de boue. Mais comme la marée montait, 14 personnes, toutes de Fégréac, périrent noyées.

Cependant, la rumeur était fausse, et l'abbé Orain célébra ce jour-là sa messe à Fégréac, les "Bleus" ne vinrent pas le capturer.

(Relevé sur le site de généalogie de JF Burban)