Chapelle d'Eon de l'Etoile (disparue)

Nous sommes au cœur du 12e. Paimpont est alors aux Chanoines de Saint-Augustin qui sont fort nombreux à cette époque pour se disperser, notamment près de Barenton où ils avaient construit un prieuré, le Prieuré de Moinet, ou de Barenton, avec une chapelle " petite, mais moult belle ", disent les chroniques de l'époque. L'un des moines de ce prieuré est le célèbre Eon, surnommé de l'Etoile. On prétend qu'il est fou et qu'il s'est imaginé être, selon les paroles de la liturgie, " celui qui viendra juger les vivants et les morts " (per Eum qui venturus est judicare vivos et mortuos), le mot latin eum, se prononçant éon en ce temps-là. Il provoque une cassure au sein des moines et crée sa propre secte.

L'hérésie d'Eon de l'Etoile s'étend jusqu'en Gascogne. C'en était assez pour inquiéter les autorités ecclésiastiques. Sur la demande personnelle du Pape Eugène III, il est traduit devant le concile d'Epernay en 1148. Considéré comme un fou, il est condamné à la prison, et il meurt bientôt. Le prieuré de Barenton est rasé et les pierres serviront, dit-on, à construire les maisons du village de Folle-Pensée. Seule, la chapelle fut laissée intacte jusqu'au 15e, où elle fut utilisée pour reconstruire l'église de Saint-Léry. La chapelle se serait effondrée pour être remplacée par une croix en bois, qui disparut à son tour vers 1840.