Chapelle de Loc-Maria-Lann

Chapelle de LocmariaLocmaria-Lan, formé avec le mot breton "lok " "lieu consacré" - ecclesia Beatae Mariae de Landa, en 1363, était une chapelle dépendante de Plabennec ( une trève) et lieu sacré depuis probablement la préhistoire. On y trouve des traces de l'époque romaine, la fondation de la première chapelle chrétienne remonte au XIe siècle.

La chapelle actuelle de style gothique doit dater de la fin du XIIe ou XIIIe siècle, pour la moitié ouest, et du début du XVIe, pour la partie Est. Après 1696, la trêve n'a plus eu de prêtre nommé par l'évêché de St Pol de Léon.

La paroisse de Plabennec désirant accaparer les 1200 livres de rente de la trêve, les "trèviens" de Loc-Maria défendirent leur cause lors du procès de 1735, citant plusieurs titres faisant remonter l'église à plus de cinq siècles.

La liste des prêtres de 1457 à 1696 est connue. A cette époque, il y avait un tabernacle, une messe matinale, grand-messe et vêpres tous les dimanches et fêtes. Le jour du pardon, il y avait procession avec croix et bannières.

Un cimetière entourait la chapelle, qui avait un ossuaire, des confessionnaux, chaire à prêcher, sacristie, horloge, salle de délibérations, archives remplies de titres, et dans un coffre fort à 3 clefs, plus de 6000 livres d'effets et d'argenterie.

Proche de cette église, dans le bourg de Loc-Maria, il y avait une maison curiale ( presbytère)qui contenait plusieurs appartements.

"Ce presbytère existe toujours, si le toit est changé, la charpente est d'origine. Le fournil voisin a toujours ses ardoises épaisses et même sa porte, l'écurie des prêtres la jouxte".

Le procès entre Plabennec et sa trêve a duré très longtemps et seul un chapelain assurait le service de la chapelle jusqu'à la révolution de 1789.

Le châtelain du manoir du Rest, Michel Jean Baptiste du Baudiez, ayant émigré, a vu ses biens mis en vente publique comme biens nationaux. Jérôme Berthomme se porta acquéreur. Il acheta aussi la chapelle et ses dépendances pour 4000 F en 1799. Le calme revenu, M. Hyacinthe le Bescond de Coat Pont, veuf depuis 1819 d'Armande Rosalie Berthomme, fille de Jérôme, revendit en 1828 à la fabrique (1) de Plabennec les ruines de la chapelle pour 761,75 F, le trésorier était François Le Gall du Mendy.

La chapelle n'avait plus de carreaux, la charpente était en mauvais état. Les grands arbres (sapins, ormes et frênes de haute futaie) avaient disparu. Miorcec de Kerdannet, en 1836, remarquait ses arceaux gothiques et les piliers de la nef sans voûte à soutenir. Des guirlandes de lierre s'y mariaient aux colonnes.

Cependant la chapelle ne put être relevée de ses ruines qu'en 1841, ainsi que certifie la plaque du pignon, avec M. Le Bars curé, JL Chopin maire, FM Abiven trésorier.

Texte et photo extraits du site de Maurice Mauguin sur Plabennelec.