Chapelle Sainte-Blanche

Le chanoine Ribault, recteur de Saint-Cast, rapporte qu´au début du siècle, des colonnes de pierre ainsi qu'un chapiteau sculpté giseaient à terre sur l´emplacement de l´ancienne chapelle Sainte Blanche. Cet ecclésiastique pense que de tels vestiges pouvaient venir d´un monastère antique ou d´un temple romain.

Les mères de famille venaient de loin en pèlerinage à la vieille chapelle aujourd´hui disparue. Sainte Blanche passait pour soulager une sorte d´eczéma très cruel pour les enfants et est aussi invoquée au moment des tempêtes par les marins et leurs familles inquiètes.

On raconte qu´en septembre 1758, après avoir incendié la chapelle, les Anglais auraient emporté la statue de Sainte Blanche et l´auraient jeté à la mer lors de leur rembarquement difficile et dramatique. La sainte aurait alors regagné le rivage en laissant derrière elle un sillage ressemblant à une longue traînée blanche: c'est le chemin de Sainte Blanche qui revient de temps à autre moirer la surface des eaux.

En 1870 existent encore quelques ruines de l'ancienne chapelle comprenant essentiellement un pan de mur abritant une niche dans laquelle trône une statue.

La muraille, un jour, s'effondre. Une voisine, Madame Veuve Hunault, donne asile à la statue qui continue d'être l'objet d'une vénération populaire. Une fois l'an on la sort pour les Rogations et on la "grée" (on l'orne) de fleurs.

Au début du siècle (octobre 1905) les habitants recueillent des fonds et érigent, avec l'accord du conseil municipal, sur l'emplacement ancien, un modeste bâtiment ou est déposée la statue. Ce sera la nef de la future chapelle.

Sébillot rapporte "qu'on voit souvent, à côté de la statue, des petits bonnets que les mères offrent pour que leurs enfants soient préservés des croûtes à la tête".

La tradition orale conte que le clergé, à l'époque, est hostile à la dévotion envers Sainte Blanche et que, lors de la procession des Rogations, les prêtres ne pénètrent pas dans l'enceinte, qui n'est pas consacrée, et se contentent de dire une prière à l'extérieur.
En 1915, à l'arrivée d'un nouveau recteur, L'abbé François Ribault, ce culte local est confirme par le clergé. Le bâtiment lui est remis officiellement le 1er décembre 1918.
Le 25 décembre, le conseil municipal autorise la reconstruction de la chapelle.
Une nouvelle collecte est faite dans la population et on entreprend en 1920, la construction d'une nouvelle chapelle.

En effectuant les fondations, on trouve des sépultures très anciennes creusées dans le roc, d'une profondeur de 60 cm. Elles renferment des squelettes entiers d'hommes de grande taille, têtes orientées à l'ouest. Ni objets, ni bijoux ne permettent de préciser l'époque à laquelle vivaient ces hommes.
Une commission archéologique les examine et déclare alors que ces sépultures pourraient être du 6e siècle de l'ère chrétienne. Aujourd'hui les spécialistes pensent qu'elles seraient beaucoup plus anciennes et dateraient de l'âge du bronze.

Durant les travaux, la messe dominicale est dite dans une chapelle provisoire appelée "Notre-Dame des Mieilles" (baraque achetée au génie). Son autel est un don d'une famille de Saint-Jacut. "C´est le don de ce saint à sa mère" dit-elle.

La chapelle Sainte-Blanche avant les travaux


Sources : Pierre Amiot, "Histoire de Saint-Cast-Le-Guildo", 1990